Des douceurs nommés candeurs, des joies volages, des yeux pétillants,
de l'amour ruisselant. La fontaine des rêves prend sa source dans le
lac à cauchemars. Se nargue à l'un comme à l'autre. Se complète comme
deux amants. Se fou du temps comme du reste. Dans les terres vierges,
elles s'écoulent toutes deux de pars et d'autres, se ramifient en
petites veines de pensées, de proses et de poésies. L'artère
mélancolique les transperce tandis que le voyageur naviguant au hasard,
à la recherche de son destin sur ce canal, sent le vent des rires
caresser sa joue. Il rentre alors dans la folie sans même s'en
apercevoir, folie nommée bien être. A la croisée de ses eaux là.
Soudain, sans s'en apercevoir, la terre s'assèche et se laisse mourir
sans rechigner. L'homme ou l'être qui se baladait, s'échoue et
s'écroule alors dans ce royaume. Il mange et avale la poussière, il la
mêle à son sang et ses larmes, la goutte encore et encore et la vomit à
la fin. Il reprend son voyage et s'enfonce plus profondément dans la
mort. Il appelle, cherche mais se perd. Il tombe, la terre l'enveloppe
et le maltraite, elle l'enrobe, lui fait mal, le torture petit à petit
et finalement l'expulse violemment, comme virus à un organisme vers
l'Eden. Multicolore, verdure de joie, petits plaisirs animales, sourire
et extase fruités. Il se retourne et sur son visage ne se masque pas
une émotion, il est tout à fait inexpressif. Ce n'est plus chez lui...
il repartira en se saignant dans le monde poétique et morne des terres
sans vies.